L'État des choses

dimanche 14 février 2021, 17h15

Salle Georges Franju

17h15 19h20 (121 min)

L'État des choses Der Stand der Dinge
Wim Wenders
République fédérale d'Allemagne, France, Espagne, Pays-Bas, Grande-Bretagne / 1981 / 121 min / DCP / VOSTF

Avec Patrick Bauchau, Paul Getty Jr., Isabelle Weingarten.

Le tournage d'un film de science-fiction est interrompu par manque d'argent, et de pellicule. Dans l'attente de nouvelles du producteur, l'équipe du film s'alanguit.

Restauration 4K à partir du négatif original 35 mm, menée par la Fondation Wim Wenders.


Après les succès d’Au fil du temps et de L’Ami américain, Wim Wenders s’est vu ouvrir les portes d’Hollywood : Francis Ford Coppola l’a engagé en 1978 pour adapter Hammett. Le projet est chaotique, sa production durera quatre ans. Pendant les interruptions du tournage, le cinéaste réalise deux autres films : Nick’s Movie et L’État des choses, qui interrogent tous deux l’acte de création cinématographique. Début 1981, Raoul Ruiz est confronté à des problèmes de financement, qui compromettent l’issue du tournage de O Territorio (Le Territoire) à Lisbonne. Wim Wenders lui apporte de la pellicule, et découvre, lors de cette visite, un hôtel abandonné sur la côte portugaise qui servira de décor insolite. Il propose à l’équipe de Ruiz de prolonger son séjour. Ainsi débute, de manière improvisée, la production de L’État des choses. Le film est écrit au jour le jour, par le cinéaste et son scénariste Robert Kramer. Patrick Bauchau, que Wenders avait trouvé formidable dans La Collectionneuse de Rohmer, interprète Friedrich Murno, le réalisateur, aux côtés d’Isabelle Weingarten, qui a tourné pour Bresson, Eustache, Jacquot et Ruiz ; et du cinéaste Samuel Fuller, qui joue le rôle du caméraman. Henri Alekan signe la photographie magnifique de ce film en noir et blanc, en trois parties.
Inspiré par la mésaventure de Ruiz, et exaspéré par sa propre expérience, Wim Wenders réalise une œuvre réflexive, chargée de références artistiques, qui recevra le Lion d’Or à Venise en 1982.

Marion Langlois