Plan Vigipirate Urgence attentat
En raison des ralentissements liés aux contrôles de sécurité à l’entrée du bâtiment, nous vous conseillons d’arriver 30 minutes avant le début de votre séance, les retardataires ne pouvant être acceptés en salle. Nous vous rappelons que les valises et les sacs de grande taille ne sont pas acceptés dans l’établissement.
« Je déteste provoquer gratuitement. Tous les actes montrés dans le film, même les plus ignobles, ont leur raison d'être. Je ne cherche ni à dramatiser, ni à édulcorer. (...) Si c'est vrai, je le filme et je le filme comme ça se fait. (...) La vie réelle, quoi ». Spetters (« beaux gosses », mais aussi « éclats de boue » en néerlandais), quatrième film réalisé par Verhoeven, déclenche à sa sortie un véritable tollé critique qui amorcera le départ du cinéaste pour les États-Unis. Le scénario ayant été rejeté par la commission d'attribution des subventions d'État, Verhoeven est contraint d'en proposer une version édulcorée pour financer son film. Mais c'est la version originelle qu'il choisit de tourner, s'attirant ainsi les foudres de la commission et de la critique qui dénoncent le portrait négatif d'une société hollandaise présentée comme décadente et pervertie. Un comité national anti-Spetters se constitue, distribuant aux spectateurs des tracts dénonçant son prétendu caractère anti-femmes, anti-gays et anti-handicapés. À travers une forme d'une grande crudité, Verhoeven s'attache à ausculter le refoulé d'une sociale-démocratie autoproclamée exemplaire, sa violence et sa vulgarité, dans un geste aussi cruel que généreux avec ses jeunes personnages.
Caroline Maleville