Plan Vigipirate Urgence attentat
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Dans un Sud poisseux et bien plus proche de Tennessee Williams que de Margaret Mitchell, Don Siegel érige Clint Eastwood en objet érotique. À la fois joueur et jouet. Offert à la convoitise étouffante de ces mantes religieuses, petit groupe de femmes, mures ou bourgeonnantes, qui rivalisent de séduction. Siegel tire le fil de la perversion, qui change allègrement de camp, plante sa caméra entre les portes entrebaillées, derrière les persiennes, cadre les visages entre ombre et lumière, observant, les yeux mi-clos, ce joli petit monde. Morale mise à mal, huis clos, manipulation, fantasmes, loi du désir et donc de la frustration, inceste et viol, un chapelet de tabous égrenés un à un dans ce film d'atmosphère, étouffant et baroque, magnifique. Couleurs sombres, bruns et verts, pas de maquillage, éclairage à la bougie, recherche d'authenticité pour dénoncer et mettre l'accent sur les réalités de la guerre : on glisse insidieusement de la romance à l'horreur, du badinage à la souffrance, d'une tension sexuelle à un suspense mortel. Vénéneux, comme son twist final.