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Copie 35mm de la Cinémathèque de Toulouse.
Troisième film de Don Siegel, souvent estampillé série B, Ça commence à Vera Cruz se refuse à toute étiquette, et rebondit allègrement entre aventure, comédie et film noir. Tout en allant piocher dans de belles références (Ramon Novarro, clin d'œil au muet, ou le couple Jane Greer/Robert Mitchum de La Griffe du passé, sommet noir de Tourneur), Don Siegel s'amuse à enchaîner les clichés pour mieux les dégommer. Raillant à la fois les familles nombreuses mexicaines et la complexité de la langue anglaise. Filmant une traditionnelle bagarre finale, mais, ingénieuse idée, dans la pénombre. Centrant son intrigue sur une inévitable course-poursuite en voiture, mais installant une femme derrière le volant. « Nous avons fait ce film uniquement parce que Robert Mitchum était en prison pour usage de stupéfiants, et que le studio devait prouver qu'il l'employait légitimement » déclarera plus tard le cinéaste. La production est fauchée, Mitchum atteint des sommets de désinvolture, et quelques raccords manquent de précision, mais peu importe : Siegel saisit parfaitement la lumière et la chaleur écrasante du Mexique, installe un rythme précis, nerveux. Et offre un film léger et drôle.