Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Restauration par la Cineteca Nacional México, avec le concours du Sindicato de Trabajadores de la Producción Cinematográfica (STPC).
Au temps de la révolution mexicaine, un garçonnet écoute émerveillé la précieuse boîte à musique prêtée par sa mère, quand sa jeune gouvernante s'effondre soudain au sol, frappée par un coup de feu, dévoilant au petit Archibald le trésor inespéré de sa cuisse gainée d'un bas. Une scène primitive, double révélation de la mort et du désir, du délice et de l'effroi indissociablement mêlés, par laquelle Archibald, désormais homme mûr, grand bourgeois mais artiste (il fabrique des céramiques), séducteur mais tourmenté, tente d'expliquer celui qu'il est devenu. Chez Buñuel, pourtant, aucun freudisme tortueux : la folie plus ou moins ordinaire, les obsessions qui pullulent, tout se joue à livre ouvert dans une logique désarmante d'évidence. « Les souvenirs d'enfance sont sacrés », remarque ingénument l'antiquaire chez qui Archibald retrouve la boîte à musique de son passé. Si les souvenirs d'enfance sont sacrés, les pulsions qu'ils réveillent par conséquent aussi. Et c'est ainsi que le personnage buñuelien peut « songer au pire sans jamais penser à mal » (Charles Tesson). Dans la bonne société de Mexico, où l'on navigue de chapelle en casino, Archibald trame le pire en toute innocence. La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz est l'un des grands films de la passionnante carrière mexicaine de Luis Buñuel, un chef-d'œuvre d'humour noir et d'amoralité (on y trouve quelques images parmi les plus choquantes faites au cinéma), dans une fidélité totale à l'esprit du surréalisme.
Nicolas Le Thierry d'Ennequin