Hibernatus

samedi 15 août 2020, 16h00

Salle Henri Langlois

16h00 17h40 (100 min)

Edouard Molinaro
France-Italie / 1969 / 100 min / DCP
d'après Jean Bernard-Luc

Avec Louis de Funès, Claude Gensac.

La vie paisible d'Hubert de Tartas est soudain bouleversée : le grand-père de sa femme vient d'être découvert dans les glaces polaires, en état d'hibernation naturelle depuis 65 ans.

Deux ans après le succès d'Oscar, Hibernatus marque les retrouvailles entre Louis de Funès et Édouard Molinaro. Dix ans auparavant, l'histoire abracadabrantesque du plus célèbre congelé de France a déjà remporté un triomphe retentissant sur les planches. De Funès tourne en famille, avec son fils Olivier, son éternelle épouse de cinéma Claude Gensac, ou encore Paul Préboist, mémorable majordome balourd et désopilant. Le tournage est pourtant loin d'être idyllique : entre le comédien et son réalisateur, les rapports sont tendus, et il faut toute la diplomatie de Claude Gensac pour temporiser. Louis de Funès triture le scénario, en retord les différentes versions, joue avec les détails. C'est lui le patron, l'équipe doit suivre. Mais son perfectionnisme cache en réalité une pression continuelle, qu'il dompte avec talent d'une scène à l'autre. « Il faut tout de même imaginer son angoisse, mettez-vous à sa place, on vous dit « Moteur, ça tourne, fais-nous rire maintenant ! », on attendait énormément de lui » se souvient Molinaro. À l'écran, rien ne transparaît, le vaudeville virevoltant est parfaitement huilé. De Funès se surpasse dans son col empesé et derrière sa moustache façon Landru, gesticule, hurle, tape du pied. « Edmée, Edmée, elle s'appelle Edmée ! »... La scène de la « révélation » est un sommet, et Hibernatus occupe une place confortable au box-office en 1969. Des années plus tard, une fois les relations apaisées, Molinaro s'en souviendra avec tendresse : « avec de Funès, nous formions un couple difficile, nous avons enfanté dans la douleur, mais nos bébés ne sont pas trop loupés ».