Boom!

lundi 18 mai 2020, 21h30

Salle Henri Langlois

21h30 23h20 (110 min)

Joseph Losey
Grande-Bretagne-États-Unis / 1967 / 110 min / 35mm / VOSTF
D'après la pièce Le Train de l'aube ne s'arrête plus ici de Tennessee Williams.

Avec Elizabeth Taylor, Richard Burton, Noël Coward.

Condamnée par la maladie, une milliardaire vit retirée sur une île volcanique, où elle règne en tyran sur ses nombreux serviteurs. Elle reçoit un jour la visite d'un homme qui prétend la connaître.

« Le personnage de Chris Flanders est très ambigu. À la fois un confident et un obsédé ; en tout cas, un coupable… Richard Burton cherchait comment jouer le rôle, et je lui ai dit : “Je pense que tu devrais être amusé.” Et c’est devenu la clé de tout. Ce n’est pas un homme cynique, parce qu’il fait partie de cette même société, mais il est une sorte de commentateur de ce qui se passe et de lui-même. Elizabeth Taylor a trouvé, pour lui, des idées qui ont enthousiasmé Tennessee Williams : ainsi, dans la pièce, Flanders volait les bijoux, tandis que Mrs Goforth mourait… Elle a suggéré qu’il les jette, dans un geste qui est moins un acte de sainteté qu’un acte d’espoir. » (Joseph Losey, 1968)


Longuement relégué au stade de projet avorté, Boom ! doit sa réalisation à Richard Burton, qui l'extirpe des cartons après avoir eu un coup de foudre pour le scénario de Tennessee Williams. Convaincu qu'Elizabeth Taylor est parfaite pour le rôle, il l'accompagne à l'écran devant la caméra de Joseph Losey lors d'une septième collaboration mémorable. Avide de ces personnages de femmes destructrices, capables de tout cannibaliser sur leur passage, le cinéaste met en scène les mots de l'auteur en proposant une partition inédite à son couple d'acteurs. Afin de privilégier le symbolisme et la poésie du texte, Losey filme les derniers sursauts d'une vie, à l'heure où son héroïne rencontre l'ange de la mort. Dans une demeure imposante où règnent le faste et le luxe, il imagine alors la possibilité du repentir lorsque l'angoisse de la disparition devient plus forte que le despotisme.