La Maison rouge

jeudi 5 mars 2020, 14h30

Salle Georges Franju

14h30 16h10 (100 min)

La Maison rouge The Red House
Delmer Daves
Etats-Unis / 1946 / 100 min / 35mm / VOSTF

Avec Edward G. Robinson, Judith Anderson.

Pete cache un étrange secret à sa fille adoptive : une ferme peinte en rouge, cachée dans les bois où il lui est défendu de se rendre.

Film restauré par UCLA Film and Television Archive et la Film Foundation avec le soutien de la George Lucas Family Foundation


Il est un bois sombre et menaçant où des cris se font parfois entendre, à moins que ce ne soit le vent. Le bois au cœur de ce film de 1947 de Delmer Daves pourrait bien être celui du Petit Chaperon rouge, et la maison qui s'y cache celle de Barbe Bleue et sa chambre sanguinaire. Entre film noir et thriller psychologique, La Maison rouge baigne dans l'atmosphère du conte gothique. Les interdits s'additionnent (ne pas aller dans le bois, ne fréquenter personne), les frustrations sexuelles sont à leur comble (le célibat des adultes, les premiers émois des adolescents), et les secrets familiaux menacent de remonter à la surface. En tête d'affiche, Edward G. Robinson donne libre cours à sa démesure dans le rôle de Pete Morgan, les yeux embués par la folie et un amour dévorant pour sa fille Meg, adoptée après la mort de ses parents avec sa sœur Ellen. Cette dernière est interprétée par Judith Anderson, l'inoubliable Mrs Denvers du Rebecca d'Alfred Hitchcock, dans un rôle étonnant de douceur et de lucidité. La musique de Miklós Rózsa (Ben-Hur, Les Contrebandiers de Moonfleet) porte la montée en tension jusqu'à son paroxysme. Mais c'est surtout la photographie de Bert Glennon (La Charge fantastique, Rio Grande) qui fait des merveilles grâce à de superbes jeux d'ombres et de lumières. Et les nombreux gros plans, saisissants de lyrisme, qui encadrent les visages angélique de Meg (Allene Roberts) et séducteur de Tibby (Julie London) confèrent au film une puissante portée poétique.

Elsa Colombani