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Restauration 4K par Pathé, réalisée au sein de l'Image Retrouvée (Paris-Bologne) d'après les négatifs originaux image et son et d'un marron safety ; supervisé par Pathé ; avec le soutien du CNC.
Le projet de L'Enfer des anges est né de la stupéfaction qu'éprouva Christian-Jaque, réalisateur des Disparus de Saint-Agil et de nombreuses comédies, lors de sa découverte de la zone de Saint-Ouen. Une image l'avait alors particulièrement frappé : celle d'habitants miséreux lui refusant l'accès à leur quartier. Longtemps oublié, le film constitue pourtant l'un des plus beaux chants du cygne du réalisme poétique français. Inspiré des enquêtes d'Alexis Danan, journaliste et important défenseur des droits de l'enfant, le récit en conserve la dimension militante et dénonce, davantage encore que la misère, le déterminisme social qui retire à ces habitants marginalisés tout espoir d'amélioration de leur sort. Dans la zone, la violence naît des conditions de vie intolérables, et l'innocence des enfants, privés d'amour parental, est constamment mise à l'épreuve de la perversité d'adultes cyniques et lubriques. Le film peut se voir comme le pendant sombre des Disparus de Saint-Agil, avec lequel il partage le même trio de jeunes acteurs ainsi que le scénariste Pierre Véry et le dialoguiste Jacques Prévert (non crédité). Toujours inventifs et gouailleurs, les Chiches Capons se battent ici pour survivre, un cran d'arrêt dans la poche. Tourné en 1939, le film, sélectionné pour le premier Festival de Cannes, est censuré par le gouvernement Daladier car soupçonné d'idéologie communiste. Il sort en 1941, récupéré par la politique vichyste qui y voit une illustration de la « France d'avant ».
Laurent Husson