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Présenté pour la première fois en France, Filmemigration aus Nazideutschland, cinq épisodes de 50 minutes produits par le grand « rédacteur » de télé Werner Dütsch, est un chemin de traverse dans la recherche menée pendant trente ans par Günter Peter Straschek. Les 2800 dossiers individuels de cette enquête fondée sur des sources premières, tendanciellement exhaustive et donc inachevée, se trouvent aujourd'hui à la Bibliothèque nationale de Francfort. Straschek a enregistré l'image et la parole de plus de quatre-vingts de ces témoins. À côté de la mémoire érudite et exhaustive, la mémoire vécue. Il est rare que l'histoire savante donne ainsi la parole à ses acteurs. Tout dans ces émissions va à contre-courant des pratiques, actuelles ou d'époque, de la télévision. Les témoins de la « tragédie de l'exil » (Fritz Lang) apparaissent sans privilège de notoriété : la secrétaire de Max Ophuls, des producteurs et techniciens, sont aussi éloquents qu'Anatole Litvak, Paul Henreid, John Brahm ou Lotte H. Eisner. Straschek les filme à distance, intégrés dans leur décor – terrasses ou boudoirs hollywoodiens, voire une salle de bains – en respectant leur rythme de parole, au lieu de le hacher avec les obligatoires plans de coupe : leurs silences, l'oubli de leur langue d'origine avec leurs rechutes dans l'anglais, leurs souvenirs parfois réélaborés, disent l'image qu'ils désiraient donner d'eux-mêmes et, surtout, leur intelligence de ce qu'ils ont vécu.
Bernard Eisenschitz