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Film restauré en 4K par Sidonis Productions avec l'aide du CNC.
« Elle est très belle cette maison, enfin, un peu étrange », entend-on au détour d'un plan de Retour à la bien-aimée. Un décor peut parfois aspirer totalement une intrigue : c'est le cas ici de la maison centrale, une maison gigantesque, aux nombreuses pièces, au vestibule immense, à l'escalier infini. Une maison qui a un nom, Les Hespérides, et un passé. C'est une maison de famille, une maison d'enfance à la présence pesante, où le personnage principal, Julien, revient dans l'espoir de reconquérir son ex-femme, à la faveur d'une machination qu'il a orchestrée. Ancien assistant de Truffaut et Melville, éternel Albert Tazzi de Baisers volés, Jean-François Adam réalise trois longs métrages dans les années 70, dont ce tout dernier, Retour à la bien-aimée, dans lequel il interprète l'inspecteur de police. Il écrit avec l'aide de Jean-Claude Carrière, Benoît Jacquot et Georges Perec, et travaille avec Pierre Lhomme pour assurer une mise en scène précise, élégante, presque précieuse, où les miroirs sont rois. Adam, qui place toujours au centre de ses histoires un personnage d'enfant, paraît désillusionné à la sortie de ce qui est sans doute son film le plus personnel. Il déclare alors dans Télérama : « Il arrive un moment où l'on accepte de perdre son enfance et bon nombre d'illusions qui s'y rattachent. Ce qui n'empêche pas de garder, par devers soi, une partie de cette jeunesse, si on ne veut pas tout à fait mourir tout de suite. » Il se suicidera un an et demi plus tard.
Bernard Payen