Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Grande actrice des années 40 et 50, Ida Lupino s'impose à Hollywood comme l'une des rares réalisatrices de l'époque. Avec son mari, l'écrivain Collier Young, elle fonde la compagnie The Filmakers, alternative au modèle des studios hollywoodiens, qui lui permet de traiter en toute indépendance des thèmes peu conventionnels, souvent absents des écrans américains. Outrage est une commande de Howard Hughes pour la RKO. Ida Lupino y aborde un sujet audacieux pour le puritanisme américain : le viol et ses traumatismes. Ann, jeune femme indépendante, est attaquée par un homme à la sortie de son travail. Après le drame, elle tente de reprendre une vie normale mais finit par ne plus supporter le regard de son entourage : désormais, elle n'est plus définie que par son agression. Réfugiée dans une petite ville où personne ne la connaît, elle comprend, avec l'aide d'un pasteur, que l'événement conditionne sa vision du monde et que pour guérir, elle devra passer du statut de victime à celui de survivante. Hollywood étant alors régi par le code Hays, jamais le terme de viol n'est prononcé dans le film, qui use d'euphémismes et de périphrases. Pourtant, c'est bien l'échec d'une société qui mène au crime, une société coupable de « négligence criminelle » que dénonce avec force Ida Lupino. Trois ans plus tard, avec The Bigamist, la réalisatrice posera de nouveau son regard féministe et lucide sur la société américaine, poursuivant ainsi un travail entamé avec Avant de t'aimer et Never Fear.
Amandine Dongois