Pâques sanglantes

samedi 7 mars 2020, 16h00

Salle Jean Epstein

16h00 17h40 (100 min)

Pâques sanglantes Non c'è pace tra gli ulivi
Giuseppe De Santis
Italie / 1949 / 100 min / VOSTF

Avec Raf Vallone, Lucia Bosè.

De retour de la guerre, Francesco tente, avec l'aide de sa soeur, de récupérer ses biens et de délivrer sa fiancée, tombée sous la coupe d'un riche voisin.

Restauré en 2017 par le Centro Sperimentale di Cinematografia-Cineteca Nazionale à partir des négatifs originaux fournis par CristaldiFilm de Zeudi Araya et Massimo Cristaldi. Travaux réalisés à Fotocinema à Rome. Étalonnage par Giuseppe Lanci. Restauration de la bande-son par Federico Savina.


« Pâques sanglantes est mon film le plus recherché sur le plan formel. Cette obligation que j'ai faite aux acteurs de toujours regarder droit devant eux, face au ciel, correspond à la mentalité du pays. Les paysans des Abruzzes sont ainsi : ils ne regardent jamais dans les yeux. Ce sont des acteurs-nés, et leur fierté est de s'adresser toujours au soleil, à la nature. »
Giuseppe De Santis a cinq ans quand Mussolini prend le pouvoir en Italie. Assistant réalisateur et coscénariste sur Les Amants diaboliques et La Proie du désir, critique pour la revue Cinema, il grandit avec les pères du néoréalisme.
Pâques sanglantes dénonce l'enrichissement des propriétaires terriens aux dépens des bergers misérables. De retour de la guerre, Francesco découvre que le vil Bonfiglio s'est emparé des troupeaux de sa famille et se retrouve seul pour l'affronter, alors que sa fiancée l'a trahi sous la contrainte, pour éponger des dettes.
De Santis montre des êtres broyés par la dépendance économique et l'esclavage intellectuel. Il met en majesté à la fois les femmes, se dressant, comme dans Riz amer, unies et solidaires face aux potentats, et les visages austères et beaux des bergers de Fondi. À ceux qui lui reprochent son lyrisme mélodramatique, il oppose la nécessité de créer un cinéma populaire, de s'adresser au grand public. Il prône un cinéma vrai où convergent documentaire et roman individuel, tourné loin des studios, dans les paysages âpres et sublimes de Ciociarie, sa terre natale.

Tania Capron