Les Seigneurs

dimanche 8 mars 2020, 14h00

Salle Henri Langlois

14h00 17h30 (207 min)

Les Seigneurs The Wanderers
Philip Kaufman
États-Unis / 1978 / 117 min / 35 mm / VOSTF
D'après le roman Les Seigneurs de Richard Price.

Avec Ken Wahl, John Friedrich, Karen Allen.

À New York, dans le Bronx, au début des années 1960, la vie quotidienne d'adolescents qui se regroupent en bandes.

Adapté d'un ouvrage de Richard Price datant de 1975, Les Seigneurs a la particularité d'avoir une riche bande-originale, constituée de titres phares du rock'n'roll des années 60 (Baby It's You des Shirelles, You Really Got A Hold On Me des Miracles ou encore Stand By Me de Ben E. King). Le film est tellement imprégné de musicalité qu'il arrive que les acteurs se mettent à chanter ou que les bagarres prennent l'apparence de chorégraphies. La silhouette de Bob Dylan interprétant The Times They Are A-Changin' apparaît même au détour d'une scène, dans un club de Greenwich Village, alors que le héros observe par la fenêtre la femme qui lui échappe. L'ensemble des titres du film a d'ailleurs été choisi par l'auteur de l'ouvrage. Le romancier s'est inspiré de gangs évoluant à New York à une époque antérieure. À la manière de West Side Story, les bandes de jeunes correspondent à des ethnies précises : les vagabonds (wanderers) sont Italiens, les Wong sont Chinois, les Del Bombers sont Afro-Américains... Dès le début du film, un professeur énumère ces catégories, tout en tentant, tant bien que mal, d'instaurer une forme de fraternité au-delà des divisions communautaires. Bien que peu réaliste en apparence, Les Seigneurs aborde des thèmes forts, comme le passage à l'âge adulte, et des problèmes sociologiques tels que le racisme, l'absence de figures parentales, une grossesse inattendue ou encore la façon dont les jeunes égarés s'enrôlent dans l'armée.

Sarah Ohana


90 min

Rencontre animée par Bernard Benoliel.

Philip Kaufman évoque son parcours de réalisateur indépendant, à la filmographie construite entre risque et conviction, loin des carcans de l'industrie hollywoodienne.

« Je suis arrivé en Europe en pensant que j'écrirais un roman, j'étais en école de droit, et cela ne me plaisait pas. J'étais influencé par beaucoup de choses, comme Henry Miller, et je trouvais l'Amérique quelque peu ennuyeuse. La Nouvelle Vague débutait en France, en Italie il y avait Pasolini. C'est alors que John Cassavetes fit Shadows et j'ai commencé à me dire « Wow, il y a là quelqu'un aux États-Unis qui fait des films intéressants ». Puis j'ai vu The Connection, réalisé par Shirley Clarke, et j'ai su que quelque chose d'excitant était en train de se produire aux États-Unis. J'ai décidé de rentrer et de faire des films. C'était en 1962. J'ai commencé comme ça. » (Philip Kaufman)