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Guy Maddin bénéficie pour la première fois de sa carrière d'un budget confortable et de stars internationales pour réaliser ce film musical, adapté d'un scénario du romancier Kazuo Ishiguro. Il déplace ce concours de chanson la plus triste du monde à Winnipeg en 1933, durant la Grande Dépression, alors qu'il est censé se dérouler en Europe de l'Est et désigner le pays le plus misérable. Fidèle à son image de cinéaste fantasmatique et décadent aux multiples sources d'inspiration (expressionniste allemand, Browning, Gance, Hitchcock, Buñuel), il renoue avec ses thèmes de prédilection – amnésie, mutilation, rivalité – et son esthétisme sophistiqué. Le montage se veut « primitif », l'impression d'ouverture à l'iris est due à la vaseline dont sont enduites les caméras en plein hiver canadien, les images Super 8 sont tournées de la main même de l'actrice en train de jouer. Dans cette méditation sur la mélancolie, fable burlesque, brutale et sarcastique, Maria de Medeiros interprète le rôle d'une mythomane amnésique et Isabella Rossellini celui d'une femme cynique, dotée d'une paire de prothèses de jambes en verre remplie de bière. « J'aime à penser qu'elle pourrait être la fille de Lon Chaney et de Cruella d'Enfer des 101 Dalmatiens », confie l'actrice, accueillant avec intérêt les expérimentations du cinéaste qui partage avec Roberto Rossellini une conception poétique et marginale du cinéma. Elle coréalisera d'ailleurs avec Guy Maddin un film en son hommage : Mon père a cent ans.
Samantha Leroy