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À la manière d'un film de Vittorio De Sica, Le Pré vient teinter de merveilleux l'œuvre des frères Taviani, jusque-là plutôt ancrée dans un néo-réalisme rossellinien, tout en prolongeant la réflexion sur la vertu émancipatrice de la parole, entamée dans leur film précédent, Padre padrone. Cette fois, les Taviani suivent le parcours de Giovanni, qui délaisse le monde moderne pour rejoindre une campagne toscane propice à l'évasion. Là-bas, plus qu'un triangle amoureux, la rencontre du jeune homme avec Eugenia et Enzo dessine le portrait d'une certaine jeunesse. Celle soucieuse de préserver son enchantement, alors que l'ombre menaçante de la consommation et du fascisme se profile à l'horizon – les clochers de San Gimignano augurent étrangement la skyline d'une grande métropole. Celle qui trouve refuge dans le monde des contes. Loin d'être régressif, ce retour à l'enfance constitue en réalité un acte de résistance face aux dangers de cette nouvelle société, dont le premier symptôme est la simplification galopante des idées. Qu'il s'enracine dans le réel ou la fiction, l'imaginaire, vecteur d'espoir, a directement à voir avec la question politique chez les Taviani. En témoigne la citation d'Allemagne, année zéro de Rossellini, où le petit Edmund, ne parvenant plus à fuir physiquement ni mentalement l'horreur de la guerre, se donne la mort. D'où la nécessité pour les personnages de trouver de nouveaux territoires (un pré, l'Algérie...) sur lesquels bâtir des rêves et des histoires.
Nicolas Métayer