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Le film présenté ce soir se situe dans la mouvance d'un certain cinéma britannique bien décidé à exploiter commercialement et jusqu'au bout des mythologies remises au goût du jour dix ans plus tôt. Christopher Lee y reprend son rôle fétiche. Dracula et les femmes s'affirme comme la suite du Dracula, prince des ténèbres de Terence Fisher. Celui-ci était d'ailleurs, dans un premier temps, pressenti pour réaliser ce sequel avant d'être immobilisé par une fracture de la jambe. Réalisé par le directeur de la photographie Freddie Francis, le film témoigne d'une conscience de soi particulièrement vive. Ce qui, auparavant, s'énonçait de matière métaphorique s'exprime désormais plus crûment et plus frontalement. La dimension érotique du mythe (nous sommes à l'heure où les censures se relâchent à vive allure) devient plus explicite. La morsure se double en effet d'un baiser préalable. La pulsion aveugle qui caractérise l'être du vampire se métamorphose ici en désir de vengeance. On y perd en subtilité et en profondeur ce que l'on gagne peut-être en enjolivures baroques. Dracula et les femmes fut le film le plus rentable produit par la Hammer.
Jean-François Rauger