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Jean Rollin est une des personnalités les plus singulières, les plus excentriques du cinéma français, un de ceux - le seul peut-être - à avoir réussi les noces d’un cinéma de genre, voire d’exploitation, avec une volonté d’expression toute personnelle, avec un désir d’auteur. Jean Rollin est un cinéaste érudit, écrivain et poète, à la croisée de diverses histoires, de diverses cultures, de diverses influences. Il s’est intéressé, dès son premier long métrage, à la figure du vampire, créature libre, érotique, raffinée. Le Viol du vampire sort ainsi en 1968, au moment du tourbillon politique de l’époque.
Le Frisson des vampires a été réalisé en 1970. C’est le troisième long métrage de Rollin, qui après La Vampire nue continue de creuser le sillon d’un mythe auquel il fait subir une métamorphose radicale. Démarrant sur le principe de l’arrivée d’un couple de jeunes mariés dans une demeure familiale, le film adopte tout à la fois la voie d’un certain romantisme avec les motifs, alors en vogue, d’une certaine poésie surréaliste. Les deux vampires sont respectivement incarnés par Michel Delahaye et Jacques Robiolles. Le premier, qui fut un important critique, écrivant aux Cahiers du cinéma jusqu’au virage politico-théorique de la revue, impose sa longue silhouette et sa diction étrange. Le second fut surtout un des plus passionnants réalisateurs de ce que l’on peut appeler l’underground cinématographique hexagonal. Il compose ici un personnage tout à la fois bizarre, drôle et inquiétant.
Grâce à Jean Rollin, le vampire aura été aussi une figure du cinéma français.
Jean-François Rauger