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Franju rêve depuis toujours de réaliser son Fantômas. Mais face aux difficultés d’un projet trop coûteux, il se console avec Judex, feuilleton aux multiples péripéties, avec chiens et oiseaux, demeures bourgeoises, trappes et murs escamotables, toits de Paris et paysages champêtres. C’est surtout la magie du cinéma des premiers temps que veut ressusciter Franju dans cet hommage à Feuillade à qui il dédie son film. Ouverture et fermeture à l’iris, cartons-titres annonçant les rebondissements feuilletonesques. La lumière de Marcel Fradetal, travaillée avec des filtres de couleurs, recrée le noir et blanc si particulier de la pellicule orthochromatique. Édith Scob bat des cils comme une actrice du muet au bras d’un Judex peu loquace. Ciel, mer et sable se confondent en un dernier aplat et une dernière vision du temps où le cinéma était silencieux. Si nostalgique soit-elle, cette version de Judex, sortie en décembre 1963, porte la marque de Franju. Marcel Allain, créateur du personnage de Fantômas, s’étonne alors du miracle : « Le Judex que je contemplais était, à coup sûr, celui de Feuillade. Mais plus encore, mais oui ! Il était signé Franju, il lui appartenait ! »
Nouveau tirage 35mm issu des collections de la Cinémathèque française.