Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
« Le vertige dont il est question ici ne concerne pas la chute dans l'espace. Il est la métaphore, évidente, saisissable et spectaculaire, d'un autre vertige, plus difficile à représenter, le vertige du Temps. » (Chris Marker)
Adapté d'un roman écrit pour Hitchcock par Boileau-Narcejac, acheté à peine terminé par la Paramount en 1955, Sueurs froides est d'emblée pensé pour Vera Miles. Mais le tournage, sans cesse retardé, débute finalement en 1957 avec Kim Novak, que le cinéaste se résout à diriger dans le rôle féminin principal. Ses choix techniques, parfaitement maîtrisés, sont faits avec son discernement habituel : il revient au grand format VistaVision et à l'intense palette chromatique du Technicolor, constituée de couleurs douces ou saturées, alors que le procédé, détrôné par Eastmancolor, connaît son chant du cygne. Il exige néanmoins un label « Color by Technicolor », pointant le prestigieux tirage par imbibition qui perdure dans les laboratoires Technicolor, pour son film où la couleur a une importance cruciale. Malgré un accueil critique et public réservé en 1958, Sueurs froides revient régulièrement dans les listes des meilleurs films du monde, tout en étant quasiment invisible avec ses authentiques couleurs et son mixage original. Unique en Europe, la précieuse copie de la Cinémathèque a été confiée à Henri Langlois par le maître en personne. Sa stabilité chimique défie encore le temps et restitue Sueurs froides comme à son premier jour.
Blandine Etienne