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Conservé par le MoMA, la restauration numérique a été financée par 20th Century-Fox.
Pour certains commentateurs de l’œuvre de John Ford, Pilgrimage est peut-être le premier grand film de son auteur. Produit en 1933 pour la compagnie de William Fox, il contient un certain nombre d’éléments qui caractériseront une manière de confronter les mythes et les symboles à une complexité purement humaine. Avec ce récit, tiré d’une histoire de I. A. R Wylie, une écrivaine australienne qui fut également à l’origine d’un autre roman, Four Sons, déjà adapté par Ford en 1928, le cinéaste remet en cause la figure maternelle, icône qui sera perpétuellement sublimée et questionnée dans son œuvre (Les Raisins de la colère, Rio Grande, etc.). Le récit est celui d’une longue rédemption, celle de Hannah Jessop, fermière de l’Arkansas qui a préféré envoyer son fils se faire tuer à la guerre, sur les champs de bataille de l’Argonne, plutôt que de le laisser épouser la fille du voisin. Constitué d’un long voyage mémoriel (le fameux « pèlerinage » du titre original) au cours duquel des femmes venues de toute l’Amérique et ayant perdu un ou plusieurs fils à la guerre sont envoyées en Europe, le film mesure, dans les termes d’une dialectique qui est celle de l’art fordien, la signification des rituels mémoriels et la réalité de sentiments et des êtres. L’héritage de Murnau est encore visible mais subtilement dépassé dans un film entièrement tourné en studio, où les plaines et les montagnes de l’Arkansas semblent une prison étouffante enfermant une mère possessive avec un fils entravé par la passion fatale qu’elle lui porte.
Jean-François Rauger