El Tren fantasma

jeudi 14 mars 2019, 15h00

Fondation Jérôme Seydoux Pathé Hors les murs

15h00 16h15 (73 min)

Gabriel García Moreno
Mexique / 1927 / 73 min / DCP / INT.FR.

Avec Carlos Villatoro, Manuel de los Ríos.

Adolfo, ingénieur des chemins de fer, est envoyé dans une gare de province afin d’enquêter sur une série de vols commis à bord des trains. L’enquête découvre l’existence d’un gang inconnu, dirigé par un certain Ruby, qui trouve moyen de commettre ses crimes en plein jour.

Restauré par la Filmoteca de la UNAM.


En 1926, le jeune cinéaste Gabriel Garcia Moreno quitte Mexico pour fonder à Orizaba (État de Veracruz) sa propre structure : le Centro Cultural Cinematográfico, avec l’appui d’investisseurs locaux. L’initiative fait écho à un mouvement de reprise de la production cinématographique en province, dans l’espoir de relancer un cinéma national tout juste sorti d’une grave crise. Les paysages montagneux et arides d’Orizaba constituent le cadre exotique d’El Tren fantasma, second long métrage réalisé par Garcia Moreno en cette région après Misterioso.
Le réseau ferré d’Orizaba, qui fait l’objet de documentaires dès 1925, est un symbole fort de la modernisation du pays. La coopération de la compagnie Ferrocarriles Nacionales à la production du film permit à Garcia Moreno d’obtenir des moyens considérables et de réaliser de spectaculaires scènes de poursuite, superbement filmées par Manuel Carrillo.
Entre western et film de gangsters, autant inspiré du cinéma américain que du folklore régional et offrant d’impressionnants moments de bravoure, El Tren fantasma est aussi et avant tout un poignant mélodrame. Sur la base d’un quatuor amoureux, Garcia Moreno dresse un portrait sensible de gangsters marginaux, garants des traditions et que le romantisme conduit à leur perte.
Si le film rencontre un grand succès public et est même montré en Californie, l’échec financier d’El Puño de hierro en 1927 provoquera la faillite du C.C.C.O. et bouleversera la carrière du cinéaste. Rare film muet mexicain encore visible, El Tren fantasma porte autant témoignage des ambitions de la cinématographie mexicaine que de l’audace à redécouvrir de l’œuvre de Garcia Moreno.

Laurent Husson