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Restauré en 2K à partir d'un positif nitrate 35 mm par la Cohen Film Collection chez RRSAT, en association avec le British Film Institute.
Sorti quelques semaines à peine après l’invasion allemande de la Pologne et le début de la Seconde Guerre mondiale, ce biopic raconte l’histoire d’une célèbre figure britannique, infirmière-en-chef d’une clinique bruxelloise sous occupation allemande pendant la Première Guerre mondiale. Edith Cavell abrita des soldats britanniques, belges et français ; elle les aida à fuir vers la Hollande, alors neutre ; mais elle soigna avec une attention égale les blessés allemands qui arrivait dans son service. Sur le monument qui la commémore, on trouve ces mots, censés avoir été prononcés à la veille de son exécution pour trahison par les Allemands : « Le patriotisme ne suffit pas. Je ne dois ni haïr ni éprouver d’amertume envers quiconque », expression limpide d’une croyance dans le devoir de servir tous les êtres, sans distinction de frontière ou de parti. Herbert Wilcox s’efforça de rester fidèle à cette devise pendant le tournage : « Notre métier est de divertir. Nous ne sommes pas là pour faire de la propagande. Ce film sera antimilitariste. Il ne sera pas antiallemand. » L’histoire d’Edith Cavell lui était certainement d’une grande inspiration, puisqu’il l’avait déjà racontée au cinéma, dans un long métrage de 1928 intitulé Dawn (« Aurore »).
Le jeu de comédiens est certes magnifique, y compris celui de George Sanders qui fait une brève et tardive apparition, mais ce sont le cadre et la lumière qui frappent le plus. L’atmosphère, la beauté, créée par deux directeurs de la photographie déjà très expérimentés, Joseph H. August et Freddie Young, contribuent au moins autant que le scénario ou le casting à la réussite de l’ensemble.
Tim Lanza