Plan Vigipirate Urgence attentat
En raison des ralentissements liés aux contrôles de sécurité à l’entrée du bâtiment, nous vous conseillons d’arriver 30 minutes avant le début de votre séance, les retardataires ne pouvant être acceptés en salle. Nous vous rappelons que les valises et les sacs de grande taille ne sont pas acceptés dans l’établissement.
Restauration en 4K à partir du négatif original par Studio Canal avec l'aide du CNC (Laboratoire Hiventy). Ressortie fin 2019 par les Acacias.
Portrait de la France des années 1980, Un mauvais fils suit la trajectoire de Bruno (Patrick Dewaere) de retour sur le territoire français après une peine de prison pour trafic de stupéfiants aux États-Unis. Brillamment scénarisé par Claude Sautet, Daniel Biasini et Jean-Paul Török, le film comporte de grands moments dialogués qui réussissent à synthétiser toute une condition parfois au détour d’une phrase, par exemple, lorsqu’un travailleur lance que « les Français ne tiennent pas plus de trois jours » dans un métier manuel habituellement réservé aux immigrés. Certains plans suffisent à souligner l’inadaptation du fils dans le foyer retrouvé, notamment dès le début, lorsque Dewaere observe sans un mot le téléphone sonner. Sautet montre la simplicité d’un quotidien qui ne tient à presque rien avec une grande bienveillance. Il entoure Dewaere de seconds rôles magnifiques, dont le personnage d’un libraire (Jacques Dufilho) qui ne manque pas de compassion à l’égard de la jeunesse fragile représentée par Dewaere et finit par une belle tirade où il expose à son tour sa marginalité : « En sortir ! Il n’y a pas de sortie ! Sortir d’où ? De quoi ? Des autres, de la solitude, de la peur, on sort (…) Pour aller où ? Voilà, il est 9h du matin, j’ai 63 ans, je me regarde, j’ai froid, je suis homosexuel et je suis couvert de dettes. » Sautet aborde ainsi avec justesse les problématiques qui vont ankyloser le pays dans les années à venir : chômage, travail au noir, place des immigrés dans la société, difficulté d’être homosexuel, le tout avec une tendresse qui n’est plus d’actualité.
Sarah Ohana