Signes particuliers : néant

samedi 16 mars 2019, 19h45

Cinéma Reflet Médicis Hors les murs

19h45 21h05 (76 min)

Jerzy Skolimowski
Pologne / 1962 / 76 min / DCP / VOSTF

Avec Jerzy Skolimowski, Elżbieta Czyżewska.

Quelques heures de la vie d'Andrzej, étudiant de vingt-quatre ans, à la veille de décider si, oui ou non, il va partir pour un service militaire de deux ans.

Film restauré en 4K par Kadr dans le cadre du programme Polish Film Classics. Ressortie en salles par Malavida le 20 mars 2019.


Jerzy Skolimowski conçoit Rysopis alors qu'il est encore étudiant à l'école de cinéma de Łódź. Rejetant le traditionnel itinéraire professionnel : finir ses études pour devenir assistant-réalisateur, avant de réaliser son premier propre film ‒ ce qui lui coûterait trop d'années –, l'étudiant impétueux brûle les étapes. Il utilise la moindre chute de pellicule fournie lors des exercices pratiques pour tourner des scènes destinées à son futur film, réalisant ainsi des plans-séquences audacieux. « J'étais trop pressé, trop ambitieux, trop énergique, trop jeune ! », dira-t-il. Skolimowski défie donc des règles du métier mais aussi les lois du récit. Son film ne cesse de se construire et se déconstruire à mesure qu'il se déroule. Les séquences paraissent autonomes les unes des autres. La chronologie, les propos, les personnages et les situations s'entremêlent dans une mosaïque dispersée favorisant la perte de repère et, parfois même, la contradiction. Tout en ruptures et en digressions mais parfaitement maîtrisé, Rysopis est semblable à son personnage, Andrzej Lezczyc (interprété par Skolimowski), jeune recrue volontaire tergiversant durant les quelques heures qui précédent son départ pour le service militaire. « Je voudrais être entraîné quelque part malgré moi. Tout en pouvant exercer mon libre-arbitre malgré tout. Pouvoir choisir la direction, la vitesse, l'itinéraire », déclare Andrzej. Film ancré dans la réalité de la jeunesse polonaise de 1964, il est le portrait d'une génération qui ne se reconnaît pas dans les productions cinématographiques existantes. En cela, il annonce le film suivant Walkover, dans lequel les thèmes rejaillissent et la forme se précise encore davantage.

Samantha Leroy