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Face à l'échec commercial de son précédent film, Inside Job (2003), Nicolas Winding Refn décide de donner deux suites à son premier long métrage, Pusher (1996), afin de rembourser les dettes de sa société de production. Il donne ainsi naissance à une trilogie flamboyante où chaque opus sera l'occasion d'explorer la facette d'un personnage torturé et impliqué dans les rouages du banditisme à Copenhague. Pusher 2 suit le parcours de Tonny – personnage secondaire du premier opus et toujours interprété huit ans plus tard par Mads Mikkelsen – qui, à peine sorti de prison, apprend qu'il a eu un fils et désire rentrer dans le business mafieux de son père. Ce second volet s'aventure vers une dimension psychanalytique, ponctué par les tourments intérieurs de Tonny se reflétant dans le constat de son impuissance. Une impuissance sexuelle mais également paternelle, où son désir d'exister – en vain – aux yeux de son père côtoie sa nouvelle responsabilité de père. Au même moment, Nicolas Winding Refn devient père pour la première fois : il est alors difficile de ne pas y voir les interrogations d'un cinéaste en proie à ses doutes. Conservant la mise en scène frontale et directe du premier Pusher, à base de caméra portée et de raccords brutaux, Winding Refn déploie un lyrisme inattendu, cherchant à scruter la moindre parcelle d'humanité dans un monde chaotique. À l'instar de cette scène de mariage - les nuances rouge sanguin inondant la pièce annoncent son futur Only God Forgives (2013) –, véritable moment de pure abstraction où la figure tragique qu'incarne Tonny accède à son firmament. Portrait de la pègre et exploration intime des dysfonctionnements familiaux, Pusher 2 dépeint avec une acuité rare la banalité d'un quotidien où tout désir d'émancipation semble compromis.
Esteban Jimenez