Plan Vigipirate Urgence attentat
En raison des ralentissements liés aux contrôles de sécurité à l’entrée du bâtiment, nous vous conseillons d’arriver 30 minutes avant le début de votre séance, les retardataires ne pouvant être acceptés en salle. Nous vous rappelons que les valises et les sacs de grande taille ne sont pas acceptés dans l’établissement.
Film restauré en 2K par Goldcrest pour MK2. Ressortie en salles par Malavida le 20 mars 2019.
Jerzy Skolimowski réalise Travail au noir en réaction à la grave crise qui éclate dans son pays en décembre 1981. Le Parti communiste au pouvoir a instauré la loi martiale face à la montée du tout jeune syndicat Solidarność. Le cinéaste vit alors en exil à Londres. Il réunit chez lui quatre scénaristes qui doivent composer un récit à partir de ses indications. Il cherche un acteur pour le rôle principal, celui du contremaître Nowak. Il contacte Jeremy Irons. Le film devra se faire en quelques semaines car Irons est enthousiaste mais doit tourner un mois plus tard pour une autre production. Après une scène d'exposition à l'aéroport de Londres, Travail au noir se déploie dans un espace réduit, un quartier résidentiel de la ville. Trois ouvriers polonais et leur contremaître se trouvent coincés entre une maison à rénover, le supermarché voisin et quelques commerces du quartier. Dans ce petit périmètre, Skolimowski se livre à une réflexion subtile et complexe, amusée et douloureuse, sur le monde contemporain. Nowak et ses ouvriers sont coupés de leurs épouses ou familles, mais aussi du drame que traverse la Pologne. L'événement n'apparaît à Nowak que par les images froides de téléviseurs en vitrine. Il parle à une photographie de sa femme et l'imagine jusqu'à l'obsession dans les bras de son patron. Mais la petite troupe venue de l'Est fait aussi la découverte brutale de l'Occident : ses cadences de travail infernales (les accidents de chantier et les manipulations de Nowak), son individualisme radical (la mesquinerie des voisins londoniens), la prégnance de la surveillance et l'insécurité qu'elle engendre (les scènes récurrentes de vol à la supérette), une société où les individus se font tous concurrence.
Pauline de Raymond