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La Calotte polaire est un des parcours les plus amples de Nestler à travers l’espace et le temps. Le titre original désigne une zone qui termine l’Europe au-delà du cercle polaire, survolant la Norvège, la Suède, la Finlande et l’URSS. Nestler passe par-dessus les frontières, arpentant en explorateur cette région mal connue où habite un peuple, les Samis (ou Lapons). En historien, il remonte aux premières traces enregistrées de son existence : écrits, dessins, photographies. En cinéaste, il rend compte de son voyage avec précision, proche des individus, qu’il nomme par leur nom, il regarde la beauté, le temps qui s’écoule.
La vie des Samis, en harmonie avec la nature et les animaux, a été bouleversée par l’industrie. La calotte polaire est devenue un microcosme du monde au XXè siècle. Populations déplacées, dispersées ou relogées de force ; création de déserts, éliminant la nourriture des animaux. Ceux qui sont les instruments de cette destruction en sont eux-mêmes les victimes : les mines créent la pollution, le vent retourne les fumées toxiques vers les villes. L’univers concentrationnaire est présent, dans une de ses plus fortes figurations, quand Nestler filme un élevage de fourrures au sud de Mourmansk, mais comme il y en a aussi dans les pays scandinaves : 15 000 visons, 52 000 renards bleus y sont promis à la mort pour l’exportation, dit le commentaire.
Loin d’être désespéré, le film met au jour les traces de la résistance du passé et du présent à travers des figures lumineuses : une femme attentive à préserver la mousse de la forêt, des pêcheurs qui faisaient traverser les antinazis vers la Suède, une institutrice soviétique, des femmes Samis qui chantent leurs chants traditionnels, dans un plan séquence final de six minutes dont la tension ne faiblit à aucun moment.
Bernard Eisenschitz