Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Avec pour intention initiale l'évocation des deux décennies qui précédent et préfigurent le XXe siècle, Ildikó Enyedi signe un premier film remarquable, onirique et drôle, où l'imaginaire côtoie le réel. Les inventions et les progrès techniques – l'incroyable démonstration de l'ampoule électrique par Edison en 1879 à Menlo Park, l'essor de l'aviation, les télécommunications, le cinématographe – apparaissent comme des moments magiques, miraculeux ; ils annoncent la promesse de tous les possibles et une foi en l'humanité. Le potentiel sera pourtant détourné et détruit par le cataclysme des deux guerres mondiales. « On a oublié les ouvertures extraordinaires offertes par les grandes découvertes techniques, non seulement matériellement mais surtout dans l'esprit. Il régnait alors un mode de pensée très ouvert, très dynamique, confiant dans la force de l'individu, dans le pouvoir de l'imagination », confiait la réalisatrice. Façonné tel une mosaïque, le récit assemble ces fragments d'innovations merveilleuses à l'histoire de deux sœurs jumelles nées à Budapest, deux orphelines séparées à l'enfance. À vingt ans, contraintes de s'inventer un rôle pour exister (deux personnalités opposées mais complémentaires), elles se croisent, fréquentent le même homme, et tentent inconsciemment de se réunir tant leur complétude leur fait individuellement défaut. La sublime photographie en noir et blanc conçue par Tibor Máthé éclaire artificiellement la quasi totalité des scènes, sculpte et enveloppe chaque instant d'une certaine abstraction. La lumière, comme une promesse au XXe siècle, et l'admiration qu'Ildikó Enyedi porte à Griffith et Méliès sont palpables. Présenté au Festival de Cannes en 1989 dans la section Un certain regard, le film remporte la Caméra d'or et suscite l'admiration de la critique.
Samantha Leroy