Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Copie 35MM Paramount Pictures, Los Angeles.
Pour raconter la vie de Harry Houdini (1874-1926), le célèbre illusionniste, performeur, escapologue et même acteur dans quelques bandes et serials à sa gloire à la toute fin des années 1910 (The Master Mistery, quinze épisodes), ce film Paramount de 1953, en chantier depuis la fin de 1951, en revient aux origines par deux fois, et deux fois qui n’en font qu’une. Le film commence là où le magicien a effectivement débuté, sur la scène d’un dime museum (musée à dix sous) de New York et autres sideshows (attractions) à Coney Island. Un phénomène de foire, donc. Mais un phénomène aussi au sens fort puisque bien plus qu’un homme ayant des trucs et des tours plein son sac, le Houdini du film possède assurément un don, quasi surnaturel, aux frontières de la métamorphose et de la dématérialisation (c’est l’explication proprement magique de ses talents, la seule avancée ici). Lors d’une de ses premières démonstrations en public, il fixe la boule de cristal d’un lustre jusqu’à l’autohypnose, comme s’il se dédoublait, pour se libérer effectivement d’une camisole de force.
C’est bien en cela, par Houdini vu comme vecteur ou médium, que le film accède, naïvement certes mais avec certitude, à l’autre origine, celle du cinéma même, cet art forain qui, dans la lignée des spectacles qui l’ont précédé et lui sont contemporains, cherche dans l’après-guerre à ne pas perdre le grand secret, celui de la fascination des foules, ce secret qu’avant lui et avec lui les freak shows et autres scènes de vaudeville détenaient sans y penser et délivraient naturellement à chaque représentation.
Bernard Benoliel