Borsalino

samedi 10 mars 2018, 20h00

Salle Henri Langlois

20h00 22h10 (126 min)

Jacques Deray
France, Italie / 1969 / 126 min / DCP

Avec Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Michel Bouquet.

Grandeur et décadence de François Capella et Roch Siffredi, deux truands du milieu, dans le Marseille des années folles.

Restauré en 4K par Paramount Pictures avec le concours de la succession de Jacques Deray, et de Crossing. Les travaux de restauration ont été menés par L'Image retrouvée (Paris). Projection exceptionnelle en hommage à Jacques Deray.


C’est à la fin du tournage de La Piscine, le célèbre thriller de Jacques Deray, que le cinéaste se voit proposer par Alain Delon producteur, le projet d’adapter un livre d’Eugène Saccomano sur les aventures de Paul Carbone et François Spirito, deux célèbres truands marseillais des années 1930. D’abord intitulé Marseille années 30, le film est ambitieux et reçoit le soutien financier de Paramount. Il crée l’événement car il doit orchestrer pour la première fois la rencontre cinématographique entre les deux plus grandes stars du cinéma français de l’époque, Alain Delon bien sûr et Jean-Paul Belmondo, pour interpréter à égalité à l’écran les deux voyous complices, rebaptisés Capella et Siffredi.
À trois semaines du tournage, une dévaluation du dollar contraint Jacques Deray et Jean-Claude Carrière, scénariste, à réévaluer le budget calculé en dollars, et donc à couper des passages du film, dont une scène de train finale très coûteuse à tourner.
À sa sortie, le film remporte un grand succès (plus de 4 millions de spectateurs de l’époque) et engendrera une suite (Borsalino & Co) mais ne fera pas régulièrement les beaux jours de la télévision depuis sa sortie, des problèmes juridiques l’ayant bloqué notamment entre 1995 et 2007. Il ne sortira d’ailleurs en DVD qu’en 2009.
C’est tout le paradoxe de ce film devenu légendaire mais un peu rare, dont on retient bien sûr le casting, le thème musical de Claude Bolling interprété sur piano à punaises, et le troisième personnage principal, la ville de Marseille bien que le maire de l’époque, Gaston Deferre, n’ait pas donné d’autorisation officielle de tournage. Le film reste aussi dans l’imaginaire pour des séquences attendues (la rixe du début entre les deux héros), singulières (l’incendie des carcasses de bœufs) ou réalisées avec élégance (la réception finale).

Bernard Payen