Plan Vigipirate Urgence attentat
En raison des ralentissements liés aux contrôles de sécurité à l’entrée du bâtiment, nous vous conseillons d’arriver 30 minutes avant le début de votre séance, les retardataires ne pouvant être acceptés en salle. Nous vous rappelons que les valises et les sacs de grande taille ne sont pas acceptés dans l’établissement.
Restauré en 4K par StudioCanal, avec le soutien du CNC.
Septième long métrage de Pierre Schoendoerffer, Le Crabe-tambour, adapté de son propre roman est peut-être aussi l’un de ses plus importants. Ancien marin, Schoendoerffer a été soldat en Indochine, il y a filmé la guerre de 1952 à 1954 et sera fait prisonnier à Diên Biên Phu. Les guerres coloniales, le goût de l’aventure, l’éloge d’une fraternité virile en armes, l’oscillation entre le bien et le mal, sont quelques-unes des thématiques qui imprègnent toute sa filmographie à commencer par un autre de ses films importants, La 317è section (1965), film de guerre réaliste, tourné caméra à l’épaule, également adapté de son livre éponyme. Dans Le Crabe-tambour, Schoendoerffer filme, avec le recul des années, des personnages frères ou cousins de ce film emblématique.
Le lieutenant Willsdorff, alias « Le Crabe-tambour », évoqué dans les flashbacks du récit des protagonistes principaux, est le frère imaginaire du Willsdorff de La 317è section. Présenté comme un personnage mythique ayant participé avec ambiguïté aux guerres d’Indochine et d’Algérie, il est une sorte de fantôme dont on n’entendra bientôt plus que la voix. Suffisamment vivant encore dans la mémoire du commandant malade de ce navire, du docteur et du chef machine, figures mélancoliques, luttant encore avec leurs souvenirs et leur conscience. Photographié par le compagnon de route Raoul Coutard, porté par la musique inspirée de Philippe Sarde, Le Crabe-tambour est nourri de références multiples à la littérature d’aventures, de Joseph Conrad (Au cœur des ténèbres, adapté très vite ensuite par Coppola) à Herman Melville (Willsdorff est une forme de Moby Dick). Il donna aussi la possibilité aux acteurs Jean Rochefort, Jacques Dufilho (tous deux primés aux César, avec Coutard), Claude Rich et Jacques Perrin, de livrer chacun une partition subtile et mémorable.
Bernard Payen