Plan Vigipirate Urgence attentat
En raison des ralentissements liés aux contrôles de sécurité à l’entrée du bâtiment, nous vous conseillons d’arriver 30 minutes avant le début de votre séance, les retardataires ne pouvant être acceptés en salle. Nous vous rappelons que les valises et les sacs de grande taille ne sont pas acceptés dans l’établissement.
Le chef-d’œuvre de William Wyler. Une fresque ample et intime, personnelle et universelle, qui mêle dans un même souffle les récents souvenirs de guerre du cinéaste (le tournage débute moins d’un an après l’armistice) à la grande Histoire, celle du retour impossible des soldats à la vie civile. Radical (on pense parfois à Rome, Ville Ouverte, sorti la même année), le film émeut et rudoie, révélant derrière le faste du classicisme hollywoodien une réalité brutale, incarnée par l’acteur amateur Harold Russell, mutilé de guerre amputé des deux mains. Toujours à bonne distance, Wyler et son génial chef-opérateur, Gregg Toland, signent le manifeste d’une mise en scène à la fois sophistiquée et pudique : Les Plus belles années de notre vie est un mélodrame, mais à l’os du genre, dépouillé de tous ses oripeaux – le pathos d’un Frank Borzage, le lyrisme baroque d’un Douglas Sirk. Loin du fracas des bombes, le réalisateur joue d’une note mélancolique, tenue avec majesté durant trois heures, et tisse les motifs d’un genre – destins croisés de trois soldats, douleur du retour, noblesse des personnages féminins – dont s’inspirera généreusement Michael Cimino pour son Voyage au bout de l’enfer, trente ans plus tard.
Le public américain fera un triomphe au film, à l’époque le plus gros succès de l’Histoire après Autant en emporte le vent, avant que l’Académie des oscars ne lui décerne sept statuettes, dont celles de Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleur acteur. Un monument.