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1932. Mervyn LeRoy et William Wellman sont déjà passés par là lorsque les deux Howard, Hawks et Hugues, embarquent ensemble dans l’aventure Scarface. L’expérience du premier et la force de conviction du second ne sont pas de trop pour affronter William Hays et son code de censure. Malgré des scènes tronquées, l’exigence d’une fin alternative qui sera finalement jugée trop faible, ils vont construire un film violent, à l’esthétique renversante. La réalisation est précise, très travaillée, du plan-séquence d’ouverture aux trouvailles géniales comme les X insérés dans les plans précédant les morts – idée que reprendra Scorsese pour Les Infiltrés. Scarface, c’est bien entendu Al Capone, dont le film s’inspire. Débarrassé de ses oripeaux hollywoodiens par le talentueux Ben Hecht, le scénario colle au plus près de l’histoire. Hawks fait même tirer des balles réelles. Pas d’excuse sociale ou de romantisme, des exécutions froides, le drame sans le mélo, une violence brute, sale. Il faut un Paul Muni au sommet pour faire oublier James Cagney et Edward G. Robinson ; il y parvient avec grâce, fureur et folie. Scarface connaît une sortie en salles compliquée, la critique accuse Hawks d’avoir dressé un portrait à la gloire d’Al Capone, prenant son souci de réalisme pour de la complaisance. Ce sera malgré tout l’un des films de gangsters les plus emblématiques, devenu au fil des décennies un mètre étalon, et le préféré de son réalisateur.
« Les films de cette époque, que ce soit à Berlin ou à Hollywood, sont raffinés, remplis de recherches sonores, profondément réalistes, intenses de vie et, aux États-Unis, cette période est marquée par la prédominance du film de gangsters dont le chef-d'œuvre est Scarface. » (Henri Langlois)