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Avant tout, replacer Le Passage du canyon dans la longue histoire du genre, et rappeler que nous voilà devant l'un des westerns favoris de Martin Scorsese et Steven Spielberg, tous deux consultants sur sa restauration. L'un des préférés de Bertrand Tavernier, aussi, qui avait édité en 2015 le roman éponyme dont est tiré le scénario du film. Redire surtout son importance historique, en véritable point de bascule du western vers une nouvelle modernité. Loin des canons de l'époque, construit sur une trame étonnamment lâche, Le Passage du canyon est une insolite évocation pastorale du mythe de la Frontière, une élégie Technicolor contemplative (splendides paysages de l'Oregon). Son faux rythme, entretenu par un triangle amoureux enchanteur, est régulièrement lardé d'éclats de violence qui rappellent quel cinéaste fut Jacques Tourneur, formidable conteur d'un monde brutal tapi dans les ombres de ses plans. Alors qu'il s'essaie à la couleur pour la première fois de sa carrière, le réalisateur de Rendez-vous avec la peur continue ainsi à terroriser au détour d'un génial et simple point de montage, qui voit des Indiens interrompre la construction allègre d'une maison de pionniers, entamée par la petite communauté réunie autour de Dana Andrews. Brillamment dialogué, avec des personnages féminins étonnamment forts, Le Passage du Canyon est une comédie romantique en costumes, une tragédie grecque (étonnant Hoggy Carmichael en chœur antique), un film d'horreur. Un western à nul autre pareil.
Xavier Jamet