Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Copie en provenance du Gosfilmofond.
Grigori Alexandrov fut d’abord l’un des plus fidèles assistants d’Eisenstein (notamment sur Le Cuirassé Potemkine). Ayant vécu plusieurs années en Europe et aux États-Unis au moment de l’avènement du son, il devint un pionnier de la comédie musicale dans son pays natal, travaillant en collaboration avec sa femme, Lioubov Orlova (peut-être l’actrice la plus populaire des écrans soviétiques), et le compositeur Isaac Dounaïevski. Le Cirque est adapté d’un spectacle de music-hall à succès dont le texte hilarant fut écrit par Illia Ilf et Evgueni Pétrov, deux légendes soviétiques de la satire. La version cinéma propose un scénario mélodramatique et plus politiquement correct. L’influence des films glamours hollywoodiens (dont la plupart ne sont jamais sortis en URSS) est évidente, des costumes et coupes de cheveux évoquant Marlene Dietrich, Brigitte Helm et Bela Lugosi à la fille surgissant du gâteau, typique de Busby Berkeley. Dans le même temps, le pompeux numéro final montre les personnages marchant sur la Place Rouge, portant des portraits de Staline et chantonnant Chanson de la Patrie, qui devint immédiatement l’hymne non-officiel de l’URSS. Le film dépeint la Russie soviétique comme le seul pays libéré du racisme. Lors d’une séquence émouvante, des représentants de plusieurs nations entonnent une berceuse à l’attention d’un enfant noir, en russe, ukrainien, géorgien, tartare et yiddish. Au fil du temps, le vers en yiddish (chanté par l’immense acteur Solomon Mikhoels) fut régulièrement coupé ou réintégré selon l’état de la « question juive » en Union soviétique.
Peter Bagrov