Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Copie en provenance des collections du Gosfilmofond.
Dans les années de la Nouvelle Politique économique (NEP), la criminalité a envahi Pétrograd, tout récemment rebaptisé Leningrad. Tout est à vendre, des objets de luxe occidentaux aux logements et aux corps. Entre misère et banditisme, débris de l’empire et exclus de la révolution mènent leurs affaires au long de la perspective Nevski, sous les statues de bronze de la ville monumentale. Katka, familière de la jungle urbaine, prête à surmonter tous les obstacles, se contente de vendre des pommes.
Une fille de la campagne arrivée à la ville, enceinte et seule : ce double motif féministe figure pour la première fois ici, il sera illustré dans bien des films à la fin des années 1920. Les quasi débutants Ioganson et Ermler y ajoutent un corps étranger : un intellectuel clochardisé, à qui Fédor Nikitine, étonnant acteur fétiche d’Ermler, donne une dimension d’idiot dostoïevskien. Les acteurs ont préparé leurs rôles en côtoyant les personnages qu’ils représentaient. Pas d’enjolivures ni d’effets de style dans ce récit tourné en grande partie dans les rues. Ermler, aujourd’hui un des grands oubliés du cinéma soviétique, n’a jamais pris de gants avec la réalité du pays.
Bernard Eisenschitz