Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
J’ai vu ce film de manière improbable, à une soi-disant séance de cinéma pour les enfants, lorsque j’avais neuf ans. Son intensité m’a sidéré de manière inattendue, comme jamais un film ne l’avait fait. C’est en partie un conte de fées, en partie un film d’horreur. Le fait que Charles Laughton n’ait jamais réalisé d’autre film est une tragédie pour le monde du cinéma. Ici, il s’est servi d’une étonnante gamme de styles allant de l’expressionnisme allemand au naturalisme de Griffith, parachevée par le casting emblématique de la muse de ce cinéaste, Lillian Gish. Les talents combinés de Laughton, du directeur de la photographie Stanley Cortez et du scénariste James Agee (dont la trop longue adaptation du roman noir de David Grubb a été grandement réécrite par le cinéaste) ont créé une évocation particulièrement onirique de la névrose née de la Grande Dépression, telle qu’incarnée (dans ce qui sera la meilleure performance de sa carrière) par Robert Mitchum en « prédicateur serial killer ». Poétique, cauchemardesque et inoubliable, c’est un bijou unique de cinéma. Jacques Rivette l’avait qualifié « d’aérolithe le plus sidérant de l’histoire du cinéma. »
Joe Dante, Novembre 2016