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L’histoire se passe, nous dit un carton au début du film, « à un moment quelconque dans un avenir proche », mais toutes les conditions sont apparemment réunies pour qu’elle se déroule dès demain. Tourné en 1997, le film prend une toute autre résonance à l’heure de l’élection de Donald Trump comme président des États-Unis. Avec son slogan « L’Amérique telle qu’elle devrait être » et son lâcher prise permanent, Jim Farley, le gouverneur de l’Idaho par qui la deuxième guerre civile arrive, est une forme de Trump avant l’heure. Produit par HBO, The Second Civil War s’inscrit dans la thématique de la dualité et de l’altérité, défendue dans la plupart des films de Joe Dante : l’ennemi à l’extérieur ou à l’intérieur de soi, la paranoïa et ses effets pervers. La peur de l’Autre (ces orphelins pakistanais que devraient accueillir une Amérique à l’idéal bienveillant et altruiste) déclenche la crise politique ; elle est l’occasion pour Dante de dresser un tableau contrasté du melting-pot américain.
En 1997, Internet en était à ses balbutiements, les réseaux sociaux n’existaient pas encore mais News Net (dans le film) est un décalque à peine voilé de CNN qui s’affirmait déjà comme chaîne d’information continue. Joe Dante orchestre les liens intimes entre la politique et le spectacle médiatique permanent. Cinéaste farceur, visionnaire et contestataire, travaillant sans cesse la mauvaise conscience américaine, il réalise un film pris dans une urgence d’idées et de répliques justes et souvent hilarantes.
Bernard Payen