Le Trou

samedi 15 avril 2017, 21h30

Salle Henri Langlois

21h30 23h45 (132 min)

Jacques Becker
France-Italie / 1959 / 132 min / DCP
D'après le roman Le Trou de José Giovanni.

Avec Philippe Leroy, Michel Constantin, Jean Keraudy, Marc Michel, Raymond Meunier.

Jacques Becker est le plus grand cinéaste français classique de l'après-guerre. Il a beaucoup appris de Jean Renoir mais possède en plus une efficacité et une minutie qui n'appartiennent qu'à lui et donnent à sa façon une résonance proprement hollywoodienne. Son dernier film, terminé malgré la maladie, est un sommet de style en même temps qu'une gageure : un autoportrait collectif de son auteur. — F. B.

L'audace et la modernité du Trou épatent encore aujourd'hui, qui font du thriller de Becker un must du film d'évasion. Son approche naturaliste, l'absence de musique, le traitement souverain du temps, le casting amateur n'entravent jamais un suspense filant crescendo et dont s'inspireront certains chefs-d'œuvre du genre. Lui-même nourri du meilleur de Renoir (La Grande illusion, glorieux ancêtre du film d'évasion) et de Bresson (Un condamné à mort s'est échappé), Le Trou a en effet une descendance prestigieuse, Le Cercle rouge en tête, dont les scènes de casse jouent des mêmes ressorts narratifs, de la même dilatation des durées, et d'un même montage ultra-précis. Le cinéaste meurt quinze jours avant la sortie du film, dernier opus d'une filmographie exemplaire. Jean-Luc Godard, lyrique, écrira quelques jours plus tard : « Jacques Lupin, alias Artagnan Becker, est donc mort. Faisons semblant d'être émus, car nous savons, depuis Le Testament d'Orphée, que les poètes font semblant de mourir. »

« Le Trou est un film superbe, superbement conçu, écrit, réalisé, monté et bruité. C'est, par bonheur, le meilleur film de Jacques Becker, par bonheur car les critiques, qui seront en l'occurence des notaires, pourront ouvrir un bon testament. » (François Truffaut)