Plan Vigipirate Urgence attentat
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Après le succès commercial relatif de Gremlins 2 et un passage par la télévision pour la série Eerie, Indiana dont il réalise cinq épisodes et sur laquelle il œuvre en tant que creative consultant, Joe Dante réalise en 1993 Panique sur Florida Beach, recréation fantasmée de son enfance, de sa cinéphilie et d’une certaine Amérique perdue, celle des années 1950. En cette époque de guerre froide, la menace atomique est une réalité quotidienne dont la fantasmatique reste paradoxalement intacte pendant toute la décennie. On fait semblant de croire que le « duck and cover » (« baisse la tête et protège-toi ») martelé aux enfants pourrait suffire à les sauver et les effets possibles de la bombe nourrissent toutes les paranoïas. Ayant grandi avec le cinéma populaire des années 1950 dont la peur de l’atome était l’un des carburants favoris, Joe Dante lui rend un hommage jubilatoire via un film dans le film, le savoureux Mant!, parodie des films de mutations atomiques (Des monstres attaquent la ville). Et avec le personnage du réalisateur Lawrence Woolsey, c’est au « cinéaste forain » William Castle que Dante rend hommage.
Inventeur de pseudo-procédés techniques loufoques comme le Percepto, l’Emergo ou l’Illusion- O qui tenaient davantage de l’accroche publicitaire que de l’avancée technologique, William Castle, idole de John Waters ou Robert Zemeckis, est l’incarnation même d’une certaine idée d’un cinéma indépendant et populaire à la roublardise assumée avec l’assentiment d’un public complice. C’est aussi à cette forme de candeur que le film rend hommage, à une Amérique apparemment innocente, une époque dorée dont la crise des missiles de Cuba, durant laquelle se déroule le film, sonnait les derniers instants.
Olivier Gonord