Plan Vigipirate Urgence attentat
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Certaines actrices ont littéralement, concrètement, incarné le vieillissement et la dégradation d’un système hollywoodien à bout de souffle dès la fin des années 1950. Bette Davis et Joan Crawford ont ainsi exemplairement et courageusement représenté une manière de grotesque construit sur un usage métaphorique du corps vieillissant. Mais dans la dissolution de la forme classique, il y a aussi un phénomène de « dévaluation esthétique », la grande forme d’un art noble mutant en petite forme de la bande d’exploitation.
Qu’est-ce que le cinéma d’un William Castle sinon la dégradation triviale des films d’Alfred Hitchcock, transformés à la fois en vile survivance de la série B d’horreur tout autant qu’en objets conceptuels bizarres, combinatoires sans fin à partir du séminal Psychose ?
La Meurtrière diabolique (1965) met en scène Joan Crawford dans le rôle d’une femme sortant d’un asile psychiatrique, vingt ans après avoir tué son mari et la maîtresse de celui-ci sous les yeux de sa fille. Ce retour « d’entre les fous », hanté par le motif de la décapitation, met à nu un monde cauchemardesque, marqué par un rapport mère-fille plus pervers que l’on pense. Le scénario est signé Robert Bloch, qui fut, on, le sait, l’auteur du roman dont fut adapté Psychose.
Jean-François Rauger