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Grand Prix, FID-Marseille
Invité par le Festival de Jeonju à réaliser un court métrage numérique, Jia Zhangke s’attaqua au nouveau médium avec tout le brio et le sérieux dont il était capable ; tourné en 45 jours dans une ville du Shanxi rongée par l’obsolescence et le chômage, le film marque un tournant dans son œuvre, lui permettant de raffiner son usage des plans-séquences et de l’improvisation – une expérience qu’il continuera avec son film suivant. Plus que la « version documentaire » de Plaisirs Inconnus (qui lui aussi explore le mal de vivre à Datong), In Public s’immisce dans cette zone obscure qui sépare l’être et le paraître, la personne physique et son image à la caméra, l’intimité d’une ville chinoise et la manière dont elle s’offre à un observateur. Un homme attend le train. Une femme rate le bus. Des gens dansent au son d’un chant révolutionnaire dans un bus désaffecté. Un homme en chaise roulante donne des ordres obscurs aux gens autour de lui. La caméra n’intervient pas, n’interprète pas, le cinéaste est patient, il attend que quelque chose se passe – ou pas.
Né en1970 à Fenyang dans la province du Shanxi (lieu de tournage de nombre de ses films), Jia Zhangke entre dans le département « théorie du cinéma » de l’Institut du Cinéma de Pékin, où il réalise trois courts métrages ; l’un deux, Xiao Shan Going Home (1995) remporte un prix au festival de Hong Kong, et lui permet de rencontrer trois jeunes gens – le réalisateur/directeur de la photographie Yu Lik-wai, le producteur Li Kit Min, et le producteur/monteur Chow Keung – qui deviennent ses proches collaborateurs et avec qui il crée deux sociétés de production, pour assurer son indépendance et soutenir le travail de jeunes réalisateurs : Hu Tong Communications à Hong Kong et Xstream Pictures en Chine populaire. En 1997, son premier long métrage, tourné en 16mm, Xiao Wu, artisan pickpocket, est un succès international ; il fait jouer Xiao Wu par son ancien condisciple, Wang Hongwei (qui incarnait déjà Xiao Shan), qui en devient une icône et une personnalité du cinéma indépendant chinois. Il passe au 35mm avec son film suivant, Platform (2000) où il donne un rôle à une jeune danseuse, Zhao Tao, qui allait apparaître dans pratiquement tous ses films et finalement devenir sa femme. Il se lance dans le numérique avec In Public (2001), et Plaisirs Inconnus (2002). Son cinquième long métrage de fiction, Still Life (tourné en tandem avec le documentaire Dong sur le site du Barrage des Trois-Gorges) remporte le Lion d’or à Venise en 2006. 24 City (2008), Touch of Sin (2013) et Au-delà des montagnes (2015) ont tous eu leur première mondiale à Cannes.
Bérénice Reynaud