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« Réalisons ce film à l'ancienne, comme le faisaient nos maîtres ». À l'entame du tournage de L'Étoffe des héros, et sur la foi de premiers essais paradoxalement trop soignés à son goût, Philip Kaufman décide de se passer des effets spéciaux novateurs d'ILM. Son épopée spatiale, ample adaptation du best-seller de Tom Wolfe, fera fi de toute épate technique. Trucages optiques, images d'archives, tôle froissée, blousons d'aviateurs et pièces d'origine : si le chef-d'œuvre de Kaufman résiste si bien au temps, c'est qu'il est trempé dans un alliage inoxydable de naturalisme et de grande forme hollywoodienne. Le prologue, taillé dans le cuir du western classique, prend ainsi le sillage d'Howard Hawks plutôt que celui de George Lucas – Seuls les anges ont des ailes plutôt que Star Wars. Pensé à rebours des obsessions individualistes de l'époque, le film mêle avec brio grande et petite Histoire, s'attardant autant sur la camaraderie virile des astronautes que sur la sororité poignante de leurs compagnes, tout en dressant un portrait nuancé du camp soviétique – une audace dans le contexte d'un Hollywood cocardier et reaganien. « Je suis responsable du plus long film jamais réalisé sans la moindre intrigue » : mené sur un faux rythme, à la fois lyrique et apaisé, L'Étoffe des héros doit aussi sa prospérité à son impressionnant casting – Sam Shepard, Scott Glenn, Ed Harris, Dennis Quaid, et Barbara Hershey, qui portent l'un des fleurons du cinéma américain des années 80.
Xavier Jamet