Premier grand film de Gance, La Dixième Symphonie suit les états d'âme d'un compositeur remarié à une femme harcelée par son ex-amant. Sur le thème de la douleur créatrice, Abel Gance impose son style visuel (décor surchargé, éclairage en clair-obscur) et signe un drame mondain au lyrisme luxuriant. Construit comme un polar (qui s'ouvre sur un crime et se clôt sur un suicide), le film captive par la richesse de ses images et sa longue scène musicale, où l'expression de la souffrance humaine devient une œuvre d'art. Motif que le cinéaste reprendra vingt ans plus tard en version sonore, avec Un grand amour de Beethoven.