Sur la lancée du triomphe de Voyage au bout de l'enfer, Cimino entame son grand œuvre : ce qu'il rêve être le film définitif sur la conquête de l'Ouest, un western plus grand que tout, que ceux qui le précédent, que l'Histoire elle-même. Le tournage est épique, le bras de fer avec United Artist brutal, et le résultat démesuré. Les noces de l'intime et de l'immense, un film d'action et une oraison viscontienne, une chimère homérique qui laissera le studio et le cinéaste exsangues. Il faut enlever la triste étiquette de film maudit à La Porte du paradis, et le revoir dans toute sa splendeur, sur écran géant, dans son montage et ses couleurs d'origine.