Le trio familier – Aurenche, Bost, Autant-Lara – adapte un roman de l'Italien Gambini sur le passage à la vie adulte de trois adolescents. Dans un décor imaginé par Max Douy, un port estival de la Méditerranée, la production des Régates de San Francisco connaît bien des vicissitudes. Les désaccords entre le producteur (Raoul Lévy) et le metteur en scène (que rien n'arrête) sont tels qu'Autant-Lara exige que son nom soit retiré du générique. En signe de représailles, Lévy placarde sur les Champs-Élysées des affiches arborant un « ? » en lieu et place du réalisateur, alors que les critiques matraquent un film « ordurier », qu'une interdiction aux moins de 18 ans (en cause une scabreuse culotte) achève de précipiter aux oubliettes. Une copie restaurée permet de découvrir enfin à quoi ressemble cette œuvre maudite, réalisée par le plus censuré des cinéastes des années 40 à 60.