Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Produit par l'INA pour sa collection de téléfilms d'auteur « Caméra je », L'Hypothèse du tableau volé puise sa matière dans l'esthétique artificielle et ésotérique des écrits de Pierre Klossowski, dont Raoul Ruiz venait tout juste d'adapter La Vocation suspendue pour la même série. Enveloppé dans l'apparence d'un film sur l'art d'un jansénisme télévisuel nimbé d'irréalité (le noir et blanc vaporeux de Sacha Vierny, imitant celui d'Alekan pour La Belle et la Bête), L'Hypothèse du tableau volé fait de l'obsession klossowskienne pour les tableaux vivants le cœur d'un dispositif de mise en scène où la voix du collectionneur (l'acteur Jean Rougeul en double fictionnel de l'écrivain) rejoue le déroulement de son enquête en circulant parmi une succession de temps figés, d'accessoires théâtraux, de corps hiératiques suspendus dans un geste, à la recherche du fin mot d'un secret peut-être innommable, et qui ne cesse en tout cas de se dérober. Exploration de la puissance de simulacre consubstantielle à l'image cinématographique, L'Hypothèse du tableau volé, très remarqué lors de sa présentation dans la sélection « Perspectives du cinéma Français » au Festival de Cannes (1978), ouvre la voie, au tournant des années 1980, à toute l'œuvre ruizienne à venir.
Nicolas Le Thierry d'Ennequin
Restauré en 2015 en 2K par l'INA, sous la supervision de François Ede, à partir du négatif original.