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Bora Bora 1931, Murnau débarque avec Robert Flaherty, père de Nanouk et Moana, pour tourner une histoire des mers du Sud, un nouveau poème d'amour funeste, basé sur les conditions de vie paradisiaque des îles du Pacifiques. Un retour à la nature, loin des décors de studio. Peu d'acteurs blancs, mais des métis et des indigènes, non professionnels, pour capter l'âme polynésienne. Trois ans après la sortie du Chanteur de Jazz, Murnau, qui ne croit pas à la disparition du muet, n'a pas encore exploré toutes les possibilités visuelles de sa caméra. Son film s'ouvre sur une déferlante de corps agiles, éphèbes et jeunes filles exubérants de joie. Baignades dans des torrents argentés, canoës élancés sur des flots étincelants, danses et fantaisies festives. Des images d'un esthétisme presque irréel, des gros plans sublimes, exprimant toute la sensualité des deux amants, toutes leurs émotions, du rire au désespoir. Le tabou brisé, le jour fait place à la nuit, et les voici, maudits, dans une fuite vers l'amour contre la mort.
Une malédiction en appelant d'autres dans cette contrée du Pacifique, on rapporte que plusieurs incidents mystérieux (empoisonnement, noyade, incendie) ont lieu pendant les dix-huit mois de tournage sur ces terres sacrées. Des croyances et des superstitions qui annoncent la fin tragique de Murnau lui-même. Un accident de voiture lui ôte la vie, à 42 ans, une semaine avant la première du film à New York, alors qu'un contrat de dix ans l'attend à la Paramount. Ce sont alors mille projets d'un génie du cinéma qui s'envolent à tout jamais.