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Man on a String (Contre-espionnage) a été réalisé en 1960 par André De Toth, dont ce sera le dernier film à Hollywood. Il s'inspire vaguement de la vie de l'agent double Boris Morros telle que celui-ci l'a racontée dans son livre My Ten Years As a Counterspy. L'époque est à la remise en question d'un certain nombre de conventions, et le genre du film d'espionnage semble prendre ses distances avec une idéologie de guerre froide peut-être révolue et se rapprocher d'un réalisme plus grand. On ne s'étonne pas, ainsi, que le film soit produit par Louis de Rochemont, célèbre pour avoir introduit, dès les années 1940, une dimension documentaire dans les récits d'espionnage (13, rue Madeleine, La Maison de la 92e rue). Ernest Borgnine, formidable, incarne un producteur de cinéma, agent d'influence manipulé au service de l'Union soviétique, « retourné » par les services secrets américains et chargé de voler des secrets d'État au KGB lui-même. Le héros n'est désormais plus un agent secret aguerri, mais un homme ordinaire, désillusionné, entraîné, entre Los Angeles, Washington, Berlin et Moscou, dans une spirale de trahisons et de reniements. Contre-espionnage fut réellement filmé en extérieurs, sur les lieux-mêmes de l'action (comment ont-ils fait pour filmer à Moscou ?). Le climax consiste en une haletante poursuite dans les ruines de Berlin, durant laquelle André de Toth et son chef opérateur, l'allemand Albert Benitz, utilisent avec habileté toutes les possibilités plastiques d'une topographie déchiquetée. Il faut noter que le film emploie quatre différents directeurs de la photographie, chacun correspondant à un lieu de tournage. Contre-espionnage témoigne, enfin, au-delà de son récit à suspense, d'un changement à vue de l'industrie hollywoodienne.
Jean-François Rauger